Le virage durable de Serres et Jardins Girouard

Productrice de végétaux, détaillante et maraîchère, la famille Girouard s’illustre depuis plus de 65 ans à Sainte-Madeleine, en Montérégie. Et depuis 1991, c’est Martin Girouard qui tient la barre de l’entreprise familiale rebaptisée Serres et Jardins Girouard, membre de Groupex depuis 20 ans.

 

Une croissance graduelle

Depuis que Martin Girouard a repris le flambeau de l’entreprise fondée par son père, il a entamé un important processus de diversification et une croissance graduelle – qu’il poursuit désormais aux côtés de sa conjointe Brigitte et de sa fille Véronique, toutes deux très actives au sein des Serres et Jardins Girouard.

« Quand j’ai commencé, on écoulait toutes nos annuelles et nos poinsettias beaucoup trop rapidement. Il fallait chaque année refuser plusieurs commandes! », se souvient le producteur. « Depuis, on s’est beaucoup développés, mais toujours progressivement : tous les deux ans, on ajoutait une serre ou deux. » Son entreprise en compte aujourd’hui 26, en plus d’un centre jardin complet et d’un kiosque de fruits et légumes.

Famille Girouard - force de la nature - coop groupex

L’art des serres

Chez les Girouard, la tradition des serres précéderait même la fondation de l’entreprise. « Mon grand-père, un producteur laitier avec une famille très nombreuse, avait construit des serres à tomates pour garder ses enfants occupés », s’amuse Martin. « Lorsque mon père a quitté la maison familiale, il a acheté la terre voisine et s’est lui aussi bâti une serre pour commencer. »

Le fondateur des Serres Girouard a ensuite commencé à produire quelques fleurs, d’abord vendues au marché public de Saint-Hyacinthe, puis en bord de route. « Quand la construction de l’autoroute 20 a mis Sainte-Madeleine sur la carte, on s’est installés directement chez nous pour vendre nos produits. » C’était le début du volet « commerce au détail » d’une compagnie qui emploie aujourd’hui plus de 40 personnes.

 

L’essor de l’horticulture

Depuis son rachat de l’entreprise paternelle, Martin a été témoin de la popularisation de l’horticulture : « C’est devenu un passe-temps super répandu, il y avait plusieurs émissions spécialisées sur le sujet et la demande m’a incité à investir dans notre magasin », explique celui qui est aujourd’hui propriétaire d’un espace complet consacré au jardinage.

Cet engouement pour l’horticulture a beaucoup fluctué au cours des ans, pour atteindre de nouveaux sommets durant la pandémie de COVID-19, entraînant une hausse de 20 % des ventes du centre jardin. « Je pense que la pandémie nous a fait réaliser que des plantes dans une maison, c’est un réconfort. C’est notre mission! »

Parmi les produits les plus populaires de Serres et Jardins Girouard se trouvent les hydrangées, mais aussi les poinsettias (20 % de la production de l’entreprise) – une spécialisation entamée par son père, à bien plus petite échelle. Martin en vend désormais 18 000 par année d’une quinzaine de variétés, destinées aux fleuristes, aux œuvres de charité et aux particuliers.

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Vers le développement durable

Parmi les nombreuses actions initiées au cours des dernières années se trouve l’abandon des pesticides, réalisé avec le soutien de l’IQHDO : « On a reçu d’excellents conseils – notamment sur la manière d’employer de bons insectes pour contrôler les mauvais, et on approche notre objectif de 100 % sans pesticides! », déclare-t-il avec fierté.

D’autres projets comme la récupération des pots, le recours à des godets en tourbe pour réduire l’utilisation du plastique, la construction de serres avec couverture thermale et le changement des systèmes de chauffage participent aussi à ce virage durable.

« On investit graduellement pour une meilleure efficacité énergétique : l’an dernier, on a installé quatre aérothermes haute efficacité, et on passera bientôt à huit », explique le propriétaire, tout en citant d’autres initiatives récentes comme l’ajout de bandes riveraines contre l’érosion et de bandes fleuries pour attirer les pollinisateurs.

« On a déjà adapté plusieurs méthodes et on compte continuer de le faire parce que ça nous tient à cœur. En plus de nous guider vers le développement durable, nos échanges avec Groupex et ses membres nous aident aussi à améliorer nos processus de gestion et de mise en marché. C’est une collaboration qui nous motive beaucoup! »

 

 

Texte : Marie Mello

Photographies : Joëlle Poirier